C'est un projet d'ampleur internationale qui sera inauguré ce soir à la Goutte d'Or pendant la Nuit Blanche. A la fois œuvre d'art, performance et projet participatif, le concept s'intitule Cocoon. Un cocon de 3m de haut sur 8m de long que les visiteurs pourront explorer le temps d'une nuit. Imaginé par la plasticienne américaine Kate Browne, la sculpture est le résultat d'une année de collaboration avec les habitants de ce quartier du 18ème arrondissement de Paris. Rencontre avec l'artiste.
« L'emblème provisoire d'un passé, d'un présent et d'un avenir communs ». Voilà ce que représente Cocoon. Un projet itinérant, né en 2008 à Cragsmoor dans l’état de New York et qui s'est ensuite installé à Mexico City en 2010, dans le Mississippi en 2011-2012 et, cette année, au square Léon à Paris.
Ces lieux, Kate Browne ne les a pas choisi par hasard. Tous ont été ou sont encore le théâtre d'une histoire socialement et culturellement forte. Et c'est pour raconter, incarner et inscrire cette histoire dans le présent et l'avenir que l'artiste a conçu Cocoon.
Si Kate Brown a imaginé et conçu ce projet, elle ne le réalise jamais seule. À chaque nouvelle édition, c'est un travail d'une année qui s'amorce. 365 jours au cours desquels l'artiste s'immerge dans le quartier et la communauté où elle a choisi d'ériger son Cocoon.
« Quel que soit l'endroit, le processus est le même : il faut instaurer un sentiment de confiance. Parce que partout où je vais je suis une étrangère. »
Au fur et à mesure les liens se tissent. Les habitants sont consultés et mis à contribution lors d'ateliers. Des rendez-vous au cours desquels Kate Browne présente son projet et invite les participants à construire leurs propres petits cocons destinés à être suspendus dans le Cocoon.
« Avec eux, on travail sur l'intérieur de la sculpture qui est constitué de petites sculptures sensées représenter ceux qui les ont construite. »
Ces réunions sont l'occasion d'un rapprochement avec l'artiste mais aussi entre habitants. Le projet devient alors un vecteur de lien social et même un exutoire pour certains qui, par cette démarche, se mettent à nu.
Car à la dimension plastique s'ajoute une dimension sonore. Une fois les petits cocons confectionnés, Kate Browne rencontre leurs auteurs en tête-à-tête. Une entrevue qu'elle enregistre et durant laquelle les habitants lui confient l'histoire qui se cache derrière leur sculpture. Car c'est aussi ça le but de Cocoon, « donner la parole et surtout la faire entendre ». Ce sera le cas cette nuit puisque ces témoignages seront diffusés au cœur de la sculpture.
Tantôt drôles, souvent émouvantes, chacune des histoires que recueille Kate Browne est une porte ouverte sur une voire plusieurs vies. Une confiance dont l'artiste s'émerveille à chaque nouvelle édition de Cocoon.
Enfants, parents, travail, politique, religion... les histoires diffèrent d'un pays à l'autre mais les thèmes restent les mêmes. C'est pourquoi cette année, Kate Browne a décidé de connecter les
continents et les peuples : grâce au web elle a amené des habitants de tous les lieux où elle a installé son projet à se rencontrer et à échanger. « L'objectif est que les gens
communiquent », raconte-t-elle.
Un an de travail résumé en une nuit. C'est le challenge que s'est de nouveau fixé Kate Browne. Loin d'être une frustration, cette fugacité est l'essence même du Cocoon : il doit être éphémère.
Et après ? Eh bien, le Cocoon sera démonté le 6 octobre pour partir vers de nouveaux horizons. Pour l'heure Kate Browne garde le secret sur sa prochaine destination. Il faut encore le temps du repérage. Et, à l'instar de cette édition parisienne, elle souhaite poursuivre l'échange entre les différents lieux ayant accueilli le projet.
Pour ce qui est des petits cocons, deux choix s'offrent aux participants. Une fois la Nuit Blanche achevée, ils pourront les récupérer ou bien les laisser afin qu'ils soient exposés à
l'Echomusée, un espace culturel qui a accompagné l'artiste américaine dès son arrivée en France.
C'est aussi à l'Echomusée que seront exposés 300 portraits d'habitants de la Goutte d'Or ayant participé au projet. Des clichés pris par le photographe Eric Etheridge, compagnon de route et
de vie de Kate Browne.
Merci à Marine de m'avoir prêté sa voix.
J'ai pu assister à l'un des ateliers organisés par Kate Browne. L'occasion pour moi de rencontrer des habitants de la Goutte d'Or qui ont accepté de me montrer et de me conter leur cocon. Saurez-vous retrouver leurs œuvres parmi les centaines d'autres suspendues dans le Cocoon ? Relevez le défi ce soir au square Léon !
PROGRAMME DE LA SOIRÉE
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Marc (samedi, 04 octobre 2014 13:52)
Ça a l'air très intéressant, merci pour la découverte! J'irais surement y faire un tour ce soir!
Anette Pommier (dimanche, 05 octobre 2014 09:54)
Merci beaucoup Marc!
J'espère que ça t'a plus. J'y suis allée et ça a été magique!